La Réunion #3 : le Piton de la Fournaise
En juin dernier, je suis partie avec ma collègue Gwladys en voyage de repérage à La Réunion pour l’agence dans laquelle on travaille. Si l’essentiel du séjour a été dédié à la visite d’hébergements et à l’essai de nouvelles prestations et excursions (ne croyez pas que je me plaigne bien au contraire), nous avons eu une journée de libre que nous avons choisi de consacrer à l’ascension du Piton de la Fournaise.
Avant toute chose, un avertissement : ne reproduisez surtout pas ça chez vous !
Je m’explique, nous sommes parties sans aucune idée du niveau de difficulté de cette randonnée (bon alors oui on se doutait que ça grimpait un peu), et avec seulement une banane, une clémentine et un demi litre d’eau pour deux, pour ce qui allait être (nous ne le savions pas encore), une marche de 6h ! (Maman remets-toi, j’ai survécu)
Bon sans rire, ce n’était pas très malin ! Allez je vous raconte.
En nous dirigeant en voiture vers le pas de Bellecombe, point de départ du parcours, nous empruntons la route du volcan qui traverse la plaine des Sables.
Bienvenue sur la lune !
Nous arrivons au pas de Bellecombe en début de matinée et partons à l’assaut du volcan dans des conditions qui mettent de suite nos nerfs à rude épreuve : il fait un froid de gueux, il bruine et le brouillard est si dense qu’on n’y voit pas à deux mètres.
Pour nous perturber encore un peu plus, on commence par… descendre.
Et oui, si je m’étais informée un peu plus, j’aurais su que le pas de Bellcombe surplombait l’enclos Fouqué dans lequel il fallait descendre pour pouvoir ensuite gravir la Fournaise.
Là vous vous dites ok, j’arrête de lire, elle est bourrée…
Que nenni !
Voici un petit schéma pour vous expliquer la chose.
Le volcan est donc entouré d’une caldeira qui s’est formée à la suite de plusieurs éruptions et qui a aujourd’hui une forme de fer à cheval : elle est ouverte en direction de la mer.
Revenons à nos moutons ! Nous descendons donc dans l’enclos, non sans mal, puisque si physiquement ce n’est pas éprouvant, la pluie rend le terrain glissant. On se concentre et on serre les fesses tout le long.
Arrivées en bas on se détend et on se balade autour du Formica Leo, ce petit cône volcanique qui s’est formé à la fin du 18ème siècle.
Deux sauts, deux styles :
Nous passons ensuite aux choses sérieuses et partons en direction du piton. Oui le grand machin au fond…
Physiquement cette partie n’est pas difficile non plus, il suffit juste de ne pas tomber entre deux rochers (rendons à César ce qui appartient à César, ça nécessite tout de même un minimum de concentration). Cependant la marche est un peu frustrante puisqu’on n’a pas forcément l’impression de voir le volcan se rapprocher…
Commence ensuite la partie un peu moins marrante pour ma binôme : la montée. Il faut l’avouer ça tire un peu sur les jambes, et même si la météo s’est sensiblement améliorée, le froid est bien présent et le vent s’est dit qu’il allait être de la partie lui aussi !
Par contre en ce qui concerne le décor, c’est juste incroyable : on marche sur de la lave séchée puis des gratons (pas le terrain préféré de Gwladys ^^) et j’ai du mal à réaliser qu’on évolue sur un volcan ! Bref je souris bêtement quoi…
Au bout d’un peu plus de 3h de grimpette, les choses deviennent encore un peu plus compliquées pour Gwladys qui commencent à sentir ses muscles se raidir. Dans ces cas là, il est recommandé de s’hydrater pour éviter les crampes. Ah si seulement on avait de l’eau…
Et pour nous contrarier un peu plus, le sentier nous laisse croire que derrière chaque arrête le cratère va apparaître… Pendant une heure il n’en n’est rien. Après avoir promis à Gwladys plus d’une douzaine de fois que nous n’étions plus qu’à une centaine de mètres (pardon poulette hein ^^), on finit par apercevoir le panneau qui indique le cratère de Dolomieu… On n’arrête alors plus Gwladys qui court littéralement sur les derniers mètres et on y arrive enfin !
Si le sommet ne vous paraît pas impressionnant comme ça, je peux vous assurer que la sensation d’être en haut, assise sur un volcan est fantastique…
C’est donc des images plein la tête que nous entamons la descente. La partie où nous évoluons sur les gratons est un peu difficile : la fatigue est là (le froid a bien pris ses aises) et le terrain est extrêmement glissant. Une chute plus tard (j’ai bien cru que Gwladys me détesterait à tout jamais à partir de ce moment là), nous décidons de prendre notre temps et de descendre tranquillement. Et ce n’est pas plus mal : on a alors vraiment le temps d’en prendre encore plein les yeux…
Une remontée de l’enclos plus tard, un ultime regard sur cet inoubliable piton et une dernière traversée de la plaine des sables et notre aventure avec cette icône de La Réunion prend fin…
Merci ma Gwladys de t’être surpassée ! You rock ! C’était le feu de faire ça avec toi <3
Enregistrer
Eh ben ça a pas l’air simple !! Mais c’est beau????
Ici (en Islande) aussi on marche sur de la lave ???? (mais avec de la neige dessus…)
Roooo mais il me tarde tellement de lire tes articles !
Que de souvenirs !! Je confirme que ca a été un des moment les plus dur mais … quelle fierté !!!!!! Et quelle beauté !!! Meme si j’ai laissé quelques morceaux de poumon et de peau sur les gratons… inoubliable !!
Mercii ma Manon de m’avoir motivée tout le long et surtout de m’avoir supporté !! Trop le Feu !! Xoxo
Hahaha ces gratons on s’en rappellera ! C’est génial de faire ça avec toi poulette !
Dans les 5 ans à venir je propose qu’on se fasse l’Etna ^^